Batman/Bruce Wayne : la névrose d’abandon.
Le diagnostic de Batman/Bruce Wayne est implacable : il souffre de névrose d'abandon, un trouble psychologique caractérisé par une peur intense d'être abandonné. Causé la plupart du temps par une perte ou une séparation durant l'enfance. Et c’est ç cette période que le petit Bruce voit ses parents se faire assassiner. Et c’est seulement bien plus tard après bien des péripéties qu’il deviendra le Batman. La dualité qui en découlera incarnera alors la lutte intérieure entre des réponses opposées à cette névrose : d'un côté, l'amour et la compassion de Bruce Wayne, et de l'autre, l'agressivité et la violence de Batman.
La réponse de Bruce Wayne à sa névrose d'abandon, il la trouve en partie à travers des initiatives philanthropiques, transformant sa souffrance personnelle en un élan bienveillant pour le changement social. La Fondation Wayne, pierre angulaire de son action, est plus qu'une simple organisation caritative ; elle est le symbole de la lutte de Bruce contre les forces qui ont causé sa tragédie, une tentative de remédier aux maux systémiques qui engendrent les crimes et le désespoir dans les rues de Gotham.
Cette fondation s'engage dans des programmes variés, allant du soutien aux orphelinats et aux foyers pour enfants, à la mise en place de bourses d'études pour les jeunes défavorisés, en passant par le financement de cliniques gratuites pour les soins de santé. Chaque projet entrepris par la Fondation Wayne est une réponse directe aux différentes facettes de la névrose d'abandon que Bruce a lui-même expérimentée : la perte, l'isolement, le manque de soutien et la peur de l'avenir.
L'engagement de Bruce envers Gotham est une manifestation de sa lutte contre la névrose d'abandon, de manière individuelle mais aussi collective. En investissant dans la ville et en s'attaquant aux racines du désespoir il cherche à guérir, à trouver une résolution à son désir de réparation. Ce personnage démontre que souvent, la voie vers la guérison personnelle passe par le service à l’autre.
Cette réponse positive à la névrose d'abandon est aussi visible dans son interaction avec les différents Robin qu’il adopte puis forme, créant ainsi une famille choisie qui pali l'absence de sa famille biologique, les protégeant ainsi de l'isolement et de la peur de l'abandon.
La transformation de Bruce Wayne en Batman est une réponse directe aux pulsions destructrices engendrée par sa névrose d'abandon. La nuit où ses parents ont été tués a déclenché un processus où la colère s’est muée en un désir ardent de justice mais aussi de vengeance. Il incarne cette métamorphose qui utilise le reflet de sa propre terreur face à l'abandon comme un outil qui devient langage commun entre lui et les malfaisants.
Car avec Batman, la peur précède l’action. Il devient d'abord une légende urbaine, un spectre dans la nuit avant de se matérialiser dans la réalité. Cette préparation psychologique des criminels, les amènent à le craindre avant qu'il n'apparaisse. C’est une manipulation directe de leur sentiment d'insécurité mais surtout une projection de sa propre expérience de l'abandon, de l'impuissance transformée en un moyen de contrôle.
Cette stratégie, toutefois, n'est pas sans coût. En choisissant d'utiliser la peur comme une arme, il s'engage dans un cycle perpétuel de violence qui menace constamment de le consumer de l'intérieur. Chaque victoire sur le crime est un rappel de sa douleur qui ne trouve jamais vraiment de répit. Malgré son apparente invincibilité, il reste profondément humain, luttant contre ses démons autant que contre ceux de Gotham et c’est cette bataille interne qui lui confère toute sa profondeur tragique.
Cette dualité donc n'est pas statique mais dynamique et montre la difficulté que nous avons face à la douleur de la perte. Batman quant à lui vit à travers leur tension, luttant pour maintenir un équilibre entre sa part d’ombre et de lumière intérieure.
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