Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.
Contexte.
La question du temps en philosophie n’est ni conclue ni résolue. Pour Platon, le temps nait avec le ciel. Le ciel chez Platon, c’est l’Idée primordiale immobile. Idée voulant dire, contenant de tous les termes et de toutes les définitions, qui englobe toutes les possibilités pouvant se manifester dans le réel. Et ce réel pour Platon, il est mobile, donc changeant.
D’une manière générale, il y a là une recherche à définir l’essence du temps.
Pour Aristote, on a plus affaire à une tentative de réduction logique, où le temps est outil de mesures et de nombres.
Les apports de la physique quantique, de la physique relative d’ A. Einstein ne définissent pas son essence pour autant. Elle inverse juste un ordre de causalité. Ici, la matière et l’espace sont indissociables, les mouvements des corps représentent la cause principale d’un changement sur l’environnement et la temporalité.
Avant d’aller plus loin dans cet exposé, je tiens à dire que ce paramètre quantique et relatif sera également abordé dans le thème du rêve, ou temps espace et matière évolue différemment de notre perception de la réalité.
Ces quelques pensées m’amènent à ce prochain point : quelle est la place du temps en psychanalyse ?
Le temps en psychanalyse.
Si l’on suit la pensée aristotélicienne, le psychanalyste prend une décision en accord avec son patient ou sa patiente, de la durée et du nombre de séance, il définit donc un temps de cure. Temps qui peut être défini comme sans terme immédiat également. C’est ce qui est le plus courant en thérapie. Cela rassure d’une part, car éclaire l’inconnu qu’est le devenir. C’est un investissement dont on connait le début, mais pas la fin. Le cadre temporel en psychanalyse, semble donc être aristotélicien. Il est défini et rassurant.
Cependant, lors de séances d’analyse, le temps semble plus proche de la vision platonicienne. Tout est changeant en forme et en mouvement, englobé dans un maelström de bonheur et de souffrance éparpillé dans les limbes du temps.
Ici, l’utilisation de termes définissant des pathologies doit comporter un recul de souplesse en vertu du réel. On doit préférer une définition pour chaque instant. En effet, le risque serait d’ancré un réel mobile par un terme immobile. Dit de manière plus accessible, le temps est plus une caravane qu’une maison. C’est une roulotte qui déplace avec elle l’histoire, la mémoire, les joies et les peines.
Comment le temps est perçu sur les réseaux.
Ce sont des clips démonstratifs qui accompagnent la notion du temps sur les réseaux. Ce sont les déceptions amoureuses, des regrets, des deuils qui sont associés au temps. Parfois, à des injonctions de motivation dans sa forme présente, ou des désirs et rêves dans sa forme future. Bien entendu, la notion de temps et d’argent est également de la partie, non sans influence une fois n’est pas coutume. Alors je terminerai par cette citation de François Pétrarque « l’argent se gagne et se perd, le temps lui ne se regagne jamais »
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